Les Philippines

En collaboration avec le Musée national l’IEASM/FEFNA mène des missions archéologiques aux Philippines. Ces travaux portent pour l’essentiel sur la recherche, la découverte et l’étude des épaves des navires coulés sur les écueils au large de l’archipel.

Initiées par les témoignages textuels et/ou oraux ainsi que par les découvertes archéologiques des années précédentes, les prospections sous-marines sont systématiquement poursuivies à l’aide d’appareils de détection géophysique afin d’approfondir les pistes de recherche et vérifier les hypothèses de travail.

Parce que la découverte d’épaves présente un intérêt « archéologique, historique ou artistique » - comme les identifie la législation française -, l’IEASM/FEFNA et le Musée national des Philippines ont défini un projet de recherche afin d’étudier l’histoire de l’archipel à travers les échanges commerciaux, du VIIIe-IXe siècle au XVIIIe siècle. La démarche scientifique prend notamment en compte l’étude des jonques retrouvées lors de recherches systématiques d’épaves d’origine européenne ou suivant les indications fournies par des pêcheurs ayant ramené à terre du mobilier archéologique. Cartographiées, soumises à une évaluation archéologique et parfois fouillées, les épaves sont nommées d’après le nom du récif proche du lieu de leur découverte. Les cargaisons de ces navires marchands offrent une large vue des productions asiatiques et permettent de comprendre et de retracer sur plus de six siècles les différentes étapes du commerce entre l’Empire du milieu et les contrées du sud-est asiatique - « commerce de Nanhai » -, l’océan Indien et le Moyen-Orient.

Des échanges avec l’Extrême-Orient, on ne connaissait il y a encore peu que la phase terminale et européenne qui commence avec l’arrivée des Portugais en Asie au XVIe siècle. Or, les fouilles révèlent les formes et l’intensité des échanges entre la Chine et les pays riverains aux époques antérieures, du XIe au XVe siècle. Par là même, le destin croisé des objets trouvés participe à l’interprétation historique de l’épave en tant que site ; il renseigne sur les activités, le comportement et les besoins d’un groupe humain, voire sur les relations culturelles et commerciales que celui-ci pouvait entretenir avec d’autres groupes.

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