No 3901 | San Diego | Galion


Canon-pierrier portugais /
milieu du XVIe siècle
Calibre 173 mm

Conservation  

Calibre 173 mm correspondant à un boulet de pierre d’environ 5,5 kg (12 livres su portugal), L. 2,57 / 2,40 m (soit 7 pieds du portugal, masse pes’©e 741 kg La morphologie particulière de ce genre de canon — corps au profil légèrement tronconique, à peine divisé en longueur par une moulure médiane, bourrelet court en entablement, cul-de-lampe relativement élaboré, double paire d’anneaux battants de levage —est typique de l’évolution au 3e stade des fabrications portugaises en bronze subie par la bombarde en fer du XVe siècle. Cette évolution s’est faite via les « camelos » et « camelettes » du début du XVIe avec leur manchon médian formant surépaisseur. Les canons-pierriers, ainsi que veut le signifier leur nom courant, continuent de ne pouvoir tirer que des boulets de pierre sous de faibles charges de poudre. Leur corps demeure mince et leur âme comporte à la culasse une chambre à poudre au diamètre restreint. Munis de tourillons, aucun témoignage ne renseigne cependant sur leur mode d’affûtage habituel. Dans le cas présent, avec cette configuration générale, le degré d’évolution atteint est caractérisé par la disparition de l’anneau battant de culasse fixé sur une tranche plane, laissant place à un cul-de-lampe au relief mouluré avec un double bouton au dessin affiné. En tête de volée figurent superposés les deux emblèmes portugais : - armoiries royales : d’argent à cinq écussons d’azur portant cinq besants d’argent, à une bordure de gueules chargée de sept tours d’or, - sphère armillaire, sous la forme typique adopté comme emblème par le roi Manuel Ier (1495-1521). A la culasse, inscription « à la portugaise », de la masse pesée : 12 - 2 - 8, soit 12 quintais plus 2 arrobas plus 8 arrateis = 1 608 livres (738 kg) et autour du débouché de lumière, une coquille en forme de feuille trilobée, sans doute la marque du fondeur. Datation : milieu du XVIe siècle. Provenance : fonderie portugaise de la métropole, des Indes orientales ou de Chine. Rapprochements archéologiques : - sur le San Diego, autre canon-pierrier (inv. 3897) analogue en tout, si ce n’est sa longueur de 24 pieds et sa masse de 686 kg ; - récupéré sur l’épave (1609) du Mauritius hollandais (3e du nom) : configuration du stade précédent avec anneau battant de culasse, mêmes calibre et longueur originelle que le présent inv. 3901. Au musée d’Angra do Heroismo (Açores) : deux canons-pierriers de même configuration que ceux du San Diego. Terminologie espagnole : pedrero. Michel Decker "L’artillerie" dans F. Goddio, [/et al./], [/Le San Diego, un trésor sous la mer/] - Catalogue de l’exposition, Paris,1994, p. 202-213.